Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

michel onfray - Page 17

  • « Tous les mouvements de résistance ont fait appel à la violence ! » ...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la question de la violence...

    alain de benoist,turbocapitalisme,hollande,taubira,révolution

     

     

    « Tous les mouvements de résistance ont fait appel à la violence ! »

    Violence des rues (faits divers de plus en plus sordides), mais aussi violence institutionnelle (le terrorisme d’État est autrement plus mortifère que son homologue « privé »), ou encore violence sociale (licenciements de masse afin de satisfaire les intérêts de l’actionnariat). Peut-on dire que notre société devient de plus en plus violente ?

    C’est très difficile à dire. La violence est de tous les temps, parce qu’elle s’enracine dans la nature humaine. L’homme n’est ni naturellement bon (il serait « corrompu par la société »), ni naturellement mauvais (théorie du péché originel), mais capable à la fois du meilleur et du pire. C’est ce qui le rend à la fois imprévisible et dangereux – les institutions ayant pour raison d’être de le prémunir contre lui-même. En ce sens, la violence est consubstantielle à la dynamique de toute société, qui se doit de la canaliser d’une manière ou d’une autre. Mais il y a bien entendu des périodes plus violentes que d’autres, et aussi des facteurs aggravants. L’urbanisation, par exemple, favorise la violence criminelle parce qu’elle généralise le déracinement et l’anonymat, et qu’elle diminue le sens de l’appartenance et du commun. Mais ce qui augmente aujourd’hui le plus, c’est la sensibilité à la violence. Cela fait partie de la schizophrénie de l’époque : de même qu’on n’a jamais fait autant la guerre que depuis que l’on a proclamé la valeur absolue de la paix, on n’a jamais autant refusé la violence que depuis qu’elle ressurgit partout.

    La violence est fondamentalement polymorphe. C’est pourquoi en parler dans l’abstrait n’a guère de sens. Tout est affaire de contexte. Il ne faut pas oublier non plus que l’agressivité peut se révéler utile dans certaines circonstances, ne serait-ce que pour faire face à un ennemi. C’est ce que Konrad Lorenz avait rappelé dans un livre resté célèbre. Julien Freund et après lui Michel Maffesoli ont eux aussi beaucoup insisté sur l’ambiguïté fondamentale de la violence, qui peut aussi bien être créatrice que destructrice. Schumpeter a également employé l’expression de « destruction créatrice » pour caractériser le processus d’innovation à l’œuvre dans l’activité économique et industrielle (il y voyait même la « donnée fondamentale » du capitalisme). On l’a oublié, parce que nous avons tendance à nous aligner sur la langue anglaise, qui n’a pas de mot pour désigner le sens positif de la violence. Cela n’a pas toujours été le cas. Pascal, dans ses Pensées (n° 498), parle de la « violence amoureuse et légitime ». Maurice Bellet, plus récemment, évoquait la « bienheureuse violence » qui caractérise les fortes personnalités. Le mot latin violentia dérive d’ailleurs de vis, qui signifie tout simplement « vigueur ».

    Pour Georges Sorel, la violence n’est pas à confondre avec la force. Pour Éric Zemmour, il y a aussi une violence légitime, puisqu’il affirme, à propos de la peine de mort, qu’une société incapable de tuer pour se protéger est une société qui meurt. Y a-t-il contradiction entre ces différents points de vue ?

    Politiquement parlant, il est généralement admis que la violence devient légitime lorsqu’il n’existe plus d’autre moyen de s’exprimer. C’est le fondement du « droit à l’insurrection », qui justifie le recours à la violence quand elle est mise au service du tyrannicide ou de la résistance à l’oppression. Mais cela pose le problème de l’attitude que l’on peut adopter face à la tyrannie fondée sur une violence systémique, structurelle ou symbolique. Tous les mouvements de résistance ont fait appel à la violence, tous les mouvements de décolonisation aussi, et ils l’ont souvent fait avec succès. Georges Sorel exaltait la « violence prolétarienne » qui « nie la force organisée par la bourgeoisie et prétend supprimer l’État qui en forme le noyau central » (Réflexions sur la violence). Cet éloge de la violence contre la force peut surprendre, car nous sommes plutôt portés à entendre l’inverse : l’éloge de la force et la critique de la violence. Mais le point de vue de Sorel s’éclaire dès qu’on le met en rapport avec l’opposition entre légalité et légitimité. L’État prétend détenir le « monopole de la violence légitime » (Max Weber), mais il n’est jamais que titulaire d’une légalité qui n’est pas synonyme de légitimité. Face au pouvoir légal, la violence peut devenir légitime.

    « On aurait tort, écrit Michel Onfray, de braquer le projecteur sur les seules violences individuelles alors que tous les jours, la violence des acteurs du système libéral fabrique les situations délétères dans lesquelles s’engouffrent ceux qui, perdus, sacrifiés, sans foi ni loi, sans éthique, sans valeurs, exposés aux rudesses d’une machine sociale qui les broie, se contentent de reproduire à leur degré, dans leur monde, les exactions de ceux qui les gouvernent et demeurent dans l’impunité. Si les violences dites légitimes cessaient, on pourrait enfin envisager la réduction des violences dites illégitimes. »

    Même si le phénomène demeure encore marginal, de plus en plus de Français sont tentés par l’autodéfense. Cette « violence » vous paraît-elle légitime ?

    Tout à fait légitime, mais seulement jusqu’à un certain degré, car l’autodéfense peut aussi déboucher sur la vendetta, qui est le contraire de la justice. En France, les lois qui définissent l’autodéfense me paraissent trop restrictives. Aux États-Unis, elles ne le sont pas assez. La culture américaine est depuis toujours une culture de la violence. Savez-vous qu’entre 1968 et 2012, on a compté aux États-Unis 1,3 million d’homicides par armes à feu, soit plus de victimes qu’il n’y a jamais eu de morts au combat durant toutes les guerres auxquelles ce pays a participé ?

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 3 janvier 2015)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 1 commentaire Pin it!
  • Néo fachos et gauchos réacs...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un texte offensif de Jean-Paul Brighelli, qui sur son site de Bonnet d'âne, intervient dans la polémique sur la gauche réac...

    Professeur en classes préparatoires, défenseur de l'élitisme républicain, Jean-Paul Brighelli est l'auteur, notamment, de nombreux essais sur le système éducatif, comme La fabrique du crétin : la mort programmée de l'école (Jean-Claude Gawsewitch, 2005) et dernièrement Tableau noir (Hugo et Cie, 2014). Il est également l'auteur de La société pornographique (Bourin, 2012).

    Brighelli.jpg

     

    Néo fachos et gauchos réacs

    « Michel Onfray, fils naturel de Jean-Paul Brighelli et de Farida Belghoul ? » se demande Sandrine Chesnel dans l’Express
    Primo, démentons : Onfray a ses propres parents, qui lui suffisent — et justement, tout est parti de là, depuis trois semaines que l’auteur du Traité d’athéologie est vilipendé par la gauche bien-pensante (pléonasme !).
    Il n’est pas le seul : Véronique Soulé, dans Libé, dresse une première liste de proscription : « Qu’y a-t-il de commun entre Alain Bentolila (linguiste), Jean-Paul Brighelli (professeur) et Michel Onfray (philosophe) ? Réponse: ils trouvent que l’école française n’est plus ce qu’elle était, qu’au lieu d’apprendre à lire et à écrire, elle enseigne des choses ridicules aux élèves – du genre «théorie du genre» – et que tout ça est dû à Mai 1968. Pour ceux qui n’ont déjà pas le moral, mieux vaut s’abstenir. Pour ceux qui chercheraient un débat d’idées, idem. » Mais déjà le 20 septembre [2012] Renaud Dély, dans l’Obs, dressait la liste des « Nouveaux fachos » et de leurs amis : Elisabeth Lévy, Alain Finkielkraut, Eric Zemmour et Richard Millet, mis en contiguïté intellectuelle de Patrick Buisson et de Robert Ménard, sans oublier Marc-Edouard Nabe, Alain Soral et Renaud Camus — « une amicale brune », dit finement le journaliste, qui m’a rappelé ces temps déjà lointain où l’ineffable Frakowiack me reprochait de « penser brun ». Et le 3 octobre, dans le Figaro, Alexandre Devecchio en proposait une autre : « Onfray, Guilluy, Michéa : la gauche réac ? demandait-il. Comment ? ET Natacha Polony ? Laurence de Cock, qui gère Aggiornamento, le site d’Histoire-Géographie où se con/gratule la bien-pensance, a bien voulu la mettre dans le même sac que moi. Qu’elle en soit remerciée, j’en rêvais, effectivement.
    De l’ouvrage de Bentolila, j’ai déjà tout dit sur le Point.fr — et de l’excellent petit livre de géographie pratique de Guilluy, aussi. Sur Finkielkraut, j’avais exprimé ici-même tout ce que m’inspirait la campagne répugnante des belles âmes au moment de son élection à l’Académie française.
    Et pour ce qui est d’Onfray, tout est parti d’un tweet ravageur et d’une interview non moins enlevée sur France Inter à propos de son dernier livre où il feint de s’apercevoir que le Divin marquis malmenait les demoiselles (et s’en faisait malmener : voir son escapade à Marseille en juin 1772). Qu’a-t-il dit de si choquant ce jour-là ? « On apprenait à lire, à écrire, à compter et à penser, dans l’école républicaine. Ce n’est plus le cas. Le gamin d’aujourd’hui qui est fils d’ouvrier agricole et de femme de ménage, il ne s’en sortira pas avec l’école telle qu’elle fonctionne, parce que c’est une école qui a décidé qu’il était réactionnaire d’apprendre à lire, à écrire, à compter, etc. »
    Et cela a suffi à en faire mon fils naturel (j’ai commencé tôt, visiblement, Onfray n’a jamais que six ans de moins que moi). Pourtant, comme le dit avec un soupçon de franchise Véronique Soulé à la fin de son article, « il n’a pas vraiment tort » d’affirmer que « les enfants de pauvres font les frais de l’effondrement du système d’instruction et d’éducation français. Pour les autres, les parents se substituent à l’école défaillante ».

    Je suis très honoré d’être associé parfois à de grands noms de la pensée contemporaine par les tenants de l’orthodoxie hollandiste (ça existe donc) qui à force d’exclure à droite et à gauche vont se retrouver très seuls. Il fut un temps où, de Zola à Sartre en passant par Bernanos ou Camus, une certaine idée de la contestation pouvait être revendiquée par la Gauche. Mais la Gauche de Jaurès et de Blum, le Parti communiste d’Aragon, ont-ils encore quelque chose à voir avec les néo-libéraux qui s’agitent à l’Elysée, à Libé, au Monde et au Nouvel Obs ? L’idée que Jean Zay se faisait de l’Ecole a-t-elle quelque chose à voir avec celle de Philippe Meirieu ou de Najat Vallaud-Belkacem ?
    Il faut le dire et le redire : les socialistes de salon, de hasard et de bazar, les bobos du Marais et d’ailleurs, les pédagos du SGEN, du SE-UNSA et d’EELV, les antiracistes de profession, qui refusent de voir que la stratégie de Terra Nova en 2012 pour récupérer le vote des enfants d’immigrés impliquait le déni de ce qui se passe effectivement à Marseille ou à Saint-Denis, tous sont les fourriers du FN, les idiots utiles de Marine Le Pen. Parce que c’est prioritairement le peuple qui souffre qui pâtit de leur bonne conscience. Les enfants les plus démunis, comme le dit bien Onfray (« On apprenait à lire, à écrire, à compter et à penser, dans l’école républicaine. Ce n’est plus le cas. Le gamin d’aujourd’hui qui est fils d’ouvrier agricole et de femme de ménage, il ne s’en sortira pas avec l’école telle qu’elle fonctionne, parce que c’est une école qui a décidé qu’il était réactionnaire d’apprendre à lire, à écrire, à compter, etc. ») n’ont plus d’autre espoir que de confirmer les prédictions de Bourdieu : il est venu enfin, le temps des héritiers ! Grâce aux sociologues de gauche (autre pléonasme) qui n’ont eu de cesse, en dénonçant le sort fait aux plus pauvres, d’inventer des dispositifs qui enfermaient dans des ghettos scolaires les victimes des ghettos sociaux. Vous leur laissez l’espoir de s’inscrire en ZEP, pendant que vos propres enfants s’épanouissent à Henri-IV ? Eh bien, ils vont se venger et vous le faire savoir — dans la rue peut-être, dans les urnes certainement. Sur les 35% de ceux qui votent et qui voteront pour Marine, et qui constitueront 52% du second tour en 2017, combien le font et le feront par désespoir de voir leurs enfants confinés dans des réserves, au sens indien du terme ? Oui, Meirieu et ses amis — et il lui en reste, la démence pédagogique étant fort bien partagée dans l’Education nationale — sont directement responsables du glissement à l’extrême-droite de tous ceux — des millions — qui ont cru à l’ascenseur social et n’ont même plus d’escalier.
    Alors, persistez à vilipender les uns, parce qu’ils seraient néo-fachos, et à vous moquer des autres, parce qu’ils seraient gaucho-réacs. Quand vous ferez le tri, vous verrez qu’il ne reste personne, rien que vous et vos amis — les misérables 12% qui ont encore un intérêt à voter pour Hollande en 2017, et qui n’auront plus que leurs yeux pour pleurer, après le second tour — juste avant que l’on vous demande des comptes. Vous récusez l’intelligence, et vous avez raison : vu ce que vous êtes, elle est la suprême insulte.

    Jean-Paul Brighelli (Bonnet d'âne, 4 octobre 2014)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • La tyrannie démocratique ?...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique de Michel Onfray datée du mois de septembre 2014 et cueillie sur son site personnel. Une prise de position, parmi d'autres de l'auteur, qui énerve les aboyeurs stipendiés du système...

    Onfray.jpg

     

    La tyrannie démocratique

    Pour les besoins d’un travail en cours, je reprends mes fiches sur Platon. Relisant mes notes concernant La République, je tombe sur une critique de la démocratie qui me stupéfie par sa vérité.

    La démocratie, c’est sa nature, s’avère le régime le plus à même de donner ses chances à l’exercice de la liberté. Mais, anthropologie oblige, la pente naturelle des hommes consiste à vouloir toujours plus de liberté. Chacun veut pouvoir faire ce qu’il veut, quand il veut, comme il veut, sans se soucier d’autrui. L’autorité passe pour une contrainte inadmissible. Elle est vilipendée, détestée, détruite. Si un chef n’est pas assez docile aux revendications de son peuple, il passe pour un tyran, un dictateur, aujourd’hui on dirait : un fasciste, un stalinien…

    Platon écrit qu’une cité de ce genre « loue et honore, dans le privé comme en public, les gouvernants qui ont l’air de gouvernés et les gouvernés qui prennent l’air de gouvernants » (562,d). L’actualité lui donne raison : Giscard se faisant photographier torse nu et velu dans une piscine, jouant au football avec une culotte à manches courtes, Sarkozy filmé lui aussi dans ce genre de culotte devenue bouffante pour son format, suant, transpirant, trempé d’humeurs montrées comme les saintes huiles, Hollande se voulant un président normal et photographié en short et polo sur la plage ou arborant un sourire béat sous une pluie battante pour montrer qu’il mouille sous l’averse comme chacun de ses électeurs, nos présidents veulent montrer qu’ils sont comme tout le monde – poilus, sportifs, en sueur, mouillés par la pluie…

    De même les exemples de gouvernés qui prennent l’air de gouvernants ne manquent pas : les joueurs de foot décérébrés, les comédiens incultes, les acteurs narcissiques, les vedettes de télévision, les chanteurs de ritournelles à deux neurones ou les stars du rap se comportent dans la vie comme s’ils étaient des princes, des rois, des empereurs à qui tout est dû.

    Il en va de même avec le quidam qui se comporte avec ses semblables comme un Roi dans son royaume : malpoli avec son téléphone portable quand il nous inflige ses conversations indigentes, fonçant dans le troupeau pour s’asseoir à la meilleure place en écrasant un ancien ou en piétinant une femme enceinte, passant devant tout le monde dans une file d’attente, se bâfrant d’une poignée de cerises ou d’un abricot pour goûter avant d’acheter… sans acheter, les exemples ne manquent pas.

    Le résultat écrit Platon est « que le père s’accoutume à traiter son fils comme son égal et à redouter ses enfants, que le fils s’égale à son père et n’a ni respect ni crainte pour ses parents, parce qu’il veut être libre, que le métèque devient l’égal du citoyen, le citoyen du métèque, et l’étranger pareillement » (562, e-563, a). Parce que le fils ne craint plus le père ni l’élève son maître, c’est le père qui craint son fils et le maître son élève. La peur qui existait de l’inférieur au supérieur ne disparait pas, elle s’inverse : le supérieur se met alors à craindre l’inférieur. Mais la crainte n’a pas disparu. « Ainsi l’excès de liberté doit aboutir à un excès de servitude, et dans l’individu et dans l’Etat » (564,a). La flatterie devient la règle – la démagogie en est la forme contemporaine. Petit à petit, à force de démocratie, le démocrate fait le lit du tyran.

    Impressionnant de vérité…

    Michel Onfray (Chronique mensuelle de Michel Onfray, septembre 2014)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Mauvais genre...

    Nous reproduisons ci-dessous une chronique assez violente de Michel Onfray consacrée à la théorie du genre et cueillie sur son site personnel...

     

    Genre.jpg

    Mauvais genre

    Je découvre avec stupéfaction les racines très concrètes de la fumeuse théorie du genre popularisée dans les années 90 aux Etats-Unis par la philosophe Judith Butler qui ne cache pas l’inscription de sa pensée dans la lignée déconstructiviste de Foucault, Deleuze-Guattari et Derrida.

    En 1966, les époux Reimer consultent le docteur John Money (1921-2006), sexologue et psychologue néo-zélandais spécialiste de l’hermaphrodisme à l’université américaine Johns Hopkins. Cet homme affirme depuis 1955 que l’identité sexuelle biologique du mâle ou de la femelle ne suffit pas à constituer le genre sexuel du garçon ou de la fille – la thèse cardinale de la Théorie du Genre.  Le problème des Reimer ? La circoncision de David pour des raisons médicales, un phimosis, l’un de leurs jumeaux, a raté : la cautérisation électrique a brûlé le pénis, la verge est calcinée.

    Le Docteur Money saisit l’occasion pour prouver expérimentalement la validité de ses hypothèses théoriques. Il invite les parents à éduquer David comme une fille. David devient Brenda. Il subit un traitement hormonal. Quatorze mois plus tard, on lui retire les testicules. Elle est habillée en fille, traitée comme telle. A six ans, il semble devenu une fille. John Money publie des articles et des livres pour défendre la théorie du genre avec ce qui est devenu dans la littérature spécialisée « le cas John / Joan ».

    Or David/Brenda grandit douloureusement. Sa voix mue à l’adolescence ; il est attiré par les filles. Le médecin veut lui imposer une vaginoplastie ; il refuse. Money contraint les deux jumeaux à simuler des relations sexuelles pour stimuler le désir de David. A treize ans, David menace de se suicider si ses parents continuent à lui imposer les visites à Money. A quinze ans, le jeune homme  arrête son traitement hormonal et se fait prescrire de la testostérone. Il subit une mastectomie et deux opérations de phalloplastie. Ses problèmes identitaires le détruisent. Il boit. Il suit un traitement médical pour schizophrénie.

    Devant sa détresse ses parents lui révèlent enfin la vérité. Brenda redevient ce qu’il était : David. Il épouse une femme. Mais ne trouve ni la paix, ni la sérénité. Il se suicide en 2002 par une overdose de médicaments. Son frère Brian met fin lui aussi à ses jours en 2004. Silence de Money qui avait publié Homme & Femme, Garçon & Fille en 1972 en racontant l’histoire qui prouvait selon lui la validité de ses hypothèses. Précisons qu’il défendait par ailleurs la pédophilie et stigmatisait l’hétérosexualité comme une convention à déconstruire…

    En 1997, Milton Diamond, professeur d’anatomie et de biologie reproductrice de l’université de Hawaï, découvre la falsification et la dénonce. Money réplique et dénonce… une conspiration de l’extrême-droite et des mouvements anti-féministes ! Ses partisans épousent son délire : les vrais souvenirs de David sont présentés comme relevant du « syndrome des faux souvenirs »… Autrement dit : le menteur dit vrai ; l’homme qui dit vrai, ment – mais ne le sait pas ! Effet de l’inconscient… Dénégation du réel une fois de plus chez cet homme qui croyait plus juste ses délires que la réalité qui, si la raison ne l’avait pas déserté, lui prouvait pourtant la nature délirante de ses théories.

    Judith Butler fait le tour du monde en défendant ces délires. La presse de la bienpensance française de gauche lui ouvre largement ses colonnes. De la même façon que le réel a montré les erreurs de Marx & de Lénine, de Freud & de Lacan, mais qu’il y a toujours des marxistes & des freudiens, le réel a montré en 2002 que la théorie du genre était une fiction dangereuse, mais  quantité de gens souscrivent à cette nouvelle déraison – dont Najat Valaud-Belkacem. Un jour viendra où l’on fera le compte des ravages effectués par cette sidérante idéologie post-moderne. Quand ? Et après quels considérables dommages ?

    Michel Onfray (Chronique mensuelle de Michel Onfray, mars 2014)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Un florilège pour tous et pour personne...

    Les éditions Le passeur viennent de publier Nietzsche au jour le jour - Un florilège pour tous et pour personne. Cette anthologie a été établie par Jean-Yves Clément,  qui a soutenu une thèse de philosophie sur Nietzsche, et qui doit prochainement publier aux éditions Autrement, La raison des sortilèges,  un livre d'entretiens sur la musique avec Michel Onfray.

     

    Florilège Nietzsche.jpg

    " Cette anthologie présente un Nietzsche à plusieurs facettes. Un Nietzsche moraliste, dans le sens où l’étaient les frappeurs de maximes du XVIIIe siècle que le philosophe appréciait tant : Chamfort, La Rochefoucauld… Certaines de ses pensées suggèrent ainsi une ligne de conduite : "Que votre amour de la vie soit amour de votre espoir le plus haut : et que votre espoir le plus haut soit la pensée la plus haute de la vie".
    Mais également un Nietzsche psychologue qui, avant Freud et à la même époque que Dostoïevski, jette un regard aigu sur les profondeurs de l’âme humaine. Il affirme par exemple que "ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou". Le pourfendeur de la religion laisse ici la place à un créateur inspiré et pénétrant, sage solitaire pour notre temps. Ainsi, à travers de nombreux thèmes, l’amour, la liberté, la santé, l’art, la solitude, la pensée, la vertu, se dégage la vision, peut-être inattendue, d’un Nietzsche spirituel. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Onfray et le surhomme...

    "Or, on sait très bien que le jacobinisme persistant fait que la vérité est à Paris. Que ce soit dans la philosophie, la littérature, la peinture... Il y a dix personnes qui font la loi. Elles se connaissent, sont issues des mêmes écoles, leur logiciel est identique : Normale sup, PC, trotskisme, lacanisme, structuralisme, Derrida, Lévi-Strauss, Deleuze... pas touche ! Donc, si vous arrivez en disant autre chose, en n'étant redevable de rien, vous devenez une cible."


    L'essai de Michel Onfray intitulé La Construction du surhomme, qui constitue le septième tome de sa Contre-histoire de la philosophie, vient d'être rééditer au Livre de poche. Dans cette ouvrage, l'auteur aborde la pensée de Nietzsche et du philosophe français Jean-Marie Guyau, qu'il a largement contribué à faire redécouvrir...

    Onfray - Construction du surhomme.jpg

    "Ce volet de la Contre-histoire raconte le rôle tenu par le Grand Homme et son aspiration à la Vie Sublime au xixe siècle. Jean-Marie Guyau développe une philosophie vitaliste comme une machine de guerre contre la morale kantienne. Il défend la générosité, le risque, l’action, dans une oeuvre qui pourrait faire de lui un Nietzsche français. Penseur du républicanisme, il formule un hygiénisme, un racialisme, un natalisme, dangereusement parents de l’idéologie de Vichy à venir. La figure ontologique du « Surhomme » de Nietzsche n’est pas sans relation avec cette métaphysique. Nietzsche commence avec Schopenhauer et Wagner, continue avec un long moment épicurien et termine avec l’éloge d’un « Surhomme » ultra-caricaturé. Or, celui-ci nomme l’individu ayant compris que la volonté de puissance a les pleins pouvoirs, qu’il faut vouloir cette volonté qui nous veut, puis l’aimer pour accéder à une jubilation suprême. Une technique de sagesse à la portée de tous."

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!